Communiqué – L’association des professeurs de la Laurentienne réclame une plus grande transparence après avoir dénoncé des ententes spéciales conclues avec des administrateurs de l’université

(Sudbury – le 14 février 2019) 

L’Association des professeures et professeurs de l’Université Laurentienne réclame davantage de transparence dans les pratiques du Conseil des gouverneurs de l’université à la suite de la divulgation d’ententes spéciales conclues avec des administrateurs universitaires supérieurs.

« Il s’agit là d’une autre preuve que le modèle d’entreprise est de plus en plus prévalent dans nos universités, de dire le président de l’APPUL, Fabrice Colin. Ces ententes de complaisance sont scandaleuses, étant donné le déficit de l’université et les demandes de l’administration de réduire les services et le personnel. »

Les contrats en question comprennent les suivants :

  • L’ancien vice-recteur à la recherche, Rui Wang, s’est vu offrir une allocation de démarrage de 800 000 $ au moment de son embauche en 2014, et la promesse d’un laboratoire de 3 600 pieds carrés disponible à l’automne 2015. M. Wang a également reçu un budget discrétionnaire annuel de 50 % supérieur au revenu de recherche subventionnée par membre du corps professoral à temps plein de l’université.
  • L’ancien recteur de l’université, Dominic Giroux, s’est vu promettre la possibilité de retourner à n’importe quel moment dans le futur, à un poste de professeur titulaire (soit le rang le plus élevé) et le droit à un congé administratif rémunéré d’un an dès la première année, et ce, même s’il a quitté l’université pour accepter un poste à temps plein à titre de président-directeur général de l’hôpital régional de Sudbury.
  • Le recteur par intérim, Pierre Zundel, s’est vu promettre la possibilité de retourner pendant quatre ans à son poste de vice-recteur aux études et provost; il pouvait aussi choisir de devenir « titulaire d’une chaire de recherche universitaire en enseignement et apprentissage » au Centre d’excellence universitaire ou dans une autre unité, avec un salaire se situant dans le 90e percentile de celui d’un professeur titulaire.
  • Le vice-recteur par intérim aux études et provost, Serge Demers, s’est vu promettre le droit d’être nommé à un autre poste d’administrateur supérieur s’il jamais il était licencié sans motif valable; il s’est également vu accorder un budget discrétionnaire annuel de recherche de 16 900 $, dont tout solde non dépensé serait reporté aux années subséquentes pendant qu’il occuperait un poste à l’université.

Les révélations concernant le précédent recteur ont vu le jour dans le cadre d’audiences d’arbitrage en décembre 2018 et janvier 2019 et ont fait suite aux autres informations précédemment mentionnées. « Ironiquement, ces faits ont été mis en lumière alors que l’association des professeurs réclame depuis les dernières années l’équité en ce qui concerne les salaires à l’embauche ainsi que les subventions de démarrage », ajoute M. Colin.

Cette saga a commencé en avril 2017 quand l’université a annoncé que M. Giroux quittait la Laurentienne après huit ans au poste de recteur pour devenir le président-directeur général d’Horizon Santé-Nord, soit l’hôpital régional de Sudbury. Il est entré en fonction en octobre 2017.

Pourtant, des rumeurs persistaient selon lesquelles M. Giroux s’était vu accorder un congé spécial bien qu’ayant quitté ses fonctions de recteur. Malgré les demandes répétées de la part du syndicat des professeurs au cours de l’été et de l’automne 2017, l’administration n’a pas répondu à ses questions ni fait le point sur la relation qui existait entre M. Giroux et l’université.

Préoccupée par la possibilité qu’une entente spéciale ait été conclue, l’APPUL a déposé un grief en décembre 2017 concernant le statut de M. Giroux à l’Université Laurentienne. Une série de longues démarches juridiques ont été poursuivies au cours des mois suivants, incluant une demande d’accès à l’information en ce qui concerne les contrats des autres administrateurs supérieurs. Un compte rendu détaillé de celles-ci est affiché sur le site Web de l’APPUL.

Il aura fallu attendre en décembre 2018, soit lorsque l’arbitrage a commencé, pour que l’employeur divulgue enfin les détails du congé de M. Giroux. Toutefois, l’employeur n’a fourni aucun document faisant état des modalités et des conditions régissant le retour possible de M. Giroux.

« Nous sommes consternés par le manque de transparence qui a occasionné ces procédures extrêmement longues et coûteuses dans le seul but d’accéder à des renseignements qui devraient être du domaine public », précise M. Colin.

Il ajoute : « Nous exhortons le Conseil des gouverneurs à modifier ses pratiques. L’arbitre Kevin Burkett avait déjà statué que la Laurentienne devait consulter les membres du corps professoral et les départements au sujet de la nomination des administrateurs supérieurs. Cela est tout à fait logique, puisque nous sommes un établissement financé par l’État. Or, l’université continue de faire fi de la décision de M. Burket, laquelle a depuis été enchâssée dans la convention collective. »

Fondée en 1979, l’APPUL représente plus de 400 professeurs à temps plein et plus de 300 professeurs à temps partiel à l’Université Laurentienne, l’Université de Sudbury, l’Université Huntington et l’Université Thorneloe. Pour de plus amples renseignements, veuillez consulter notre site Web au https://lufappul.ca/