Le sénat de l’Université Laurentienne statuera sur l’avenir des programmes anglophone/ autochtone de Théâtre et de cinéma – la population étudiante est dévastée par la menace

(Sudbury – le 19 mai 2020)

C’est ce mardi 19 mai à 14h30 que va se réunir le sénat de l’Université Laurentienne afin de débattre de l’avenir des programmes de beaux-arts en théâtre et en cinéma – le lien zoom est : https://laurentian.zoom.us/j/92280904631

L’université Thorneloe, fédérée à l’Université Laurentienne, avait annoncé le 23 avril dernier la fermeture des programmes de beaux-arts destinés aux populations anglophone et autochtone.

Les étudiants, les diplômés et le corps professoral défendront une motion selon laquelle l’annulation des programmes était abusive et que la Laurentienne devrait intervenir pour les maintenir. A 16h30, ils seront disponibles pour des entrevues avec les media. Le lien sera envoyé plus tard aujourd’hui.

“Avant tout,” a déclaré le président de l’association des professeurs de la Laurentienne, Fabrice Colin, “nous sommes préoccupés par les étudiants victimes de cette décision désastreuse”.

Rosie, étudiante en théâtre, témoigne de la profonde douleur émotionnelle et de la détresse que la fermeture a provoquée : “Je marchais avec un rebond dans le pas, c’était ma façon de dire que j’étais toujours heureuse. Puis j’ai reçu un courriel m’informant que mon programme avait été fermé. J’aimerais pouvoir dire que ma respiration m’a soudain manqué et que mon cœur s’est enfoncé dans ma poitrine, mais c’était plus que cela – mon rebond était parti. Je ne peux pas expliquer la douleur intense que je ressens maintenant. Je n’ai pas choisi Sudbury, c’est Sudbury qui m’a choisie. J’ai tout mis en œuvre pour aller dans cette école, dans ce programme. J’ai quitté ma famille, mes neveux et nièces grandissent sans moi, mais j’ai commencé à apprendre des choses fantastiques. Sudbury est devenu mon foyer. Je ne veux pas devoir choisir quelque chose d’autre alors que cette école a une obligation envers ses étudiantes. Je veux rebondir.”

“Cette fermeture, si elle est autorisée, est en contradiction avec le plan stratégique et la mission tri culturelle de l’université pour soutenir les arts dans le nord de l’Ontario”, a déclaré Colin.

Ces programmes de beaux-arts comptent plus de 50 étudiants à temps plein, des centaines d’autres (des facultés de gestion, de santé, etc.) profitent de cours à option en cinéma et en théâtre. Deux professeurs à temps plein et neuf instructeurs à temps partiel gèrent les programmes.  De 2015 à 2019, 72 productions dans le Grand Sudbury ont contribué à l’économie locale à hauteur de 105 millions de dollars et à la création de 2 360 emplois. En 2019, 343 productions dans l’ensemble de l’Ontario ont représenté 3,2 milliards de dollars et 56 050 emplois.

La semaine dernière, une pétition a été lancée pour demander au président de la Laurentienne, Robert Haché, et au Conseil des gouverneurs d’intervenir pour sauver les programmes. Elle avait déjà été signée par plus de 750 étudiants, professeurs, diplômés, artistes et membres de la communauté avant la fin de semaine dernière.

L’association des professeurs est partenaire d’une campagne communautaire visant à sauver les programmes.