Lettre ouverte du Bureau de l’Association des professeures et des professeurs de l’Université Laurentienne (APPUL) au Conseil des gouverneurs de l’Université Laurentienne

 

(Sudbury – 17 juin 2020) 

Chers Membres du Conseil des gouverneurs, 

Ci-joint le lien vers environ vingt lettres de membres de la communauté artistique de la Ville du Grand Sudbury et au-delà au sujet de la valeur et de la nécessité de soutenir et de faire progresser les programmes de Beaux-arts de Théâtre et de Beaux-arts du Cinéma à l’Université Laurentienne. Leur fermeture frapperait de paralysie le plan stratégique de l’institution, qui affirme avec force son soutien aux arts et à la culture (résultat 4). 

Nous vous demandons de renverser votre décision de sous-financer l’Université Thorneloe, l’institution qui gère ces programmes, en rétablissant une formule équitable de financement des universités fédérées. C’est ce coup de massue financier qui a déclenché l’arrêt brutal des programmes, en laissant pour compte l’avenir de 50 étudiants inscrits et en détruisant la carrière de deux professeurs à plein temps de de neuf professeurs à temps partiel. Si cette situation ne change pas, il y aura d’autres fermetures de programmes, ce qui mettra encore plus d’étudiants à la dérive. 

Il faut que des négociations commencent rapidement afin que les trois universités fédérées puissent transférer leurs programmes vers l’Université Laurentienne de manière progressive, comme l’a recommandé la résolution du sénat de mai dernier. 

Gouverner, c’est choisir et vous avez un choix à faire. Nous reconnaissons que vous ayez une responsabilité fiduciaire de supervision des finances de l’Université ; vous jouez aussi un rôle de représentants des intérêts des communautés du Nord-Est de l’Ontario. Vous êtes donc tenus de savoir qu’en persistant dans une décision de fermer ces programmes vous endommagerez les secteurs économiques des arts et du tourisme, probablement durant plusieurs dizaines d’années, ce qui va contribuer à effriter une économie régionale qui doit continuer de se diversifier. 

Chaque programme universitaire constitue un projet de longue haleine exigeant de cinq à dix ans ou plus pour prendre sa place. A l’Université Laurentienne, les programmes de génie ont piétiné avec de très faibles inscriptions et d’énormes déficits pendant plus de 

vingt ans ; pourtant, vos prédécesseurs ont décidé d’investir encore plus en génie, plutôt que de fermer l’École. Ils ont créé des spécialisations en Mécatronique, en robotique, en génie chimique, qui ont rendu la Laurentienne plus attrayante au Canada et à l’étranger. Après des décennies et des millions de déficit, l’École de génie attire maintenant un grand nombre d’étudiants grâce à une variété de programmes qui rehaussent toute l’Université. 

Le programme de Beaux-arts du Cinéma que vous êtes sur le point d’abolir en est à ses débuts et épouse comme un gant les plans de diversification économique des municipalités du Nord de l’Ontario. L’expansion de l’industrie du cinéma vers le Nord a déjà produit des succès internationaux comme la série TV Cardinal, tournée entre Sudbury et North Bay. 

La Laurentienne a déjà mauvaise réputation dans les sondages du genre Maclean’s. Des compressions intempestives et soudaines comme celles-ci découragent les meilleurs éléments de notre jeunesse de rester ici pour étudier. 

Nous croyons que notre mandat est de préserver la diversité. Les programmes de Beaux-arts du Théâtre et de Beaux-arts du Cinéma apportent à nos communautés l’expression de cette diversité, du fond de nos mines au firmament de nos aurores boréales. 

Merci de votre attention. 

Le Bureau de l’APPUL