OCUFA : La pandémie à causé un déclin dans l’éducation

(Toronto – le 26 novembre 2020)

Les étudiants et les professeurs des universités et les bibliothécaires universitaires doivent composer avec l’isolement social, le stress, et une absence de soutien de la part de l’établissement. Voilà ce que révèlent les résultats d’un nouveau sondage qui montrent que ceux qui travaillent et étudient dans les universités de l’Ontario croient que le passage à l’éducation en ligne a eu un effet néfaste sur la qualité. Sans action immédiate des universités et du gouvernement de l’Ontario pour remédier à ces problèmes, il est probable que la qualitédiminuera encore davantage.

« Ces résultats démontrent qu’un engagement sérieux entre les étudiants et les professeurs est fondamental au processus d’apprentissage, a déclaré Rahul Sapra, président de l’Union des associations des professeurs des universités de l’Ontario. En raison de la pandémie de COVID-19 et de la ruée vers les cours en ligne, nous avons perdu ce contact humain et la qualité de l’enseignement en a souffert. »

Le sondage auprès de 2 700 étudiants, professeurs et bibliothécaires universitaires de l’Ontario a été commandé par l’OCUFA et a été effectué par Navigator Inc. Il révèle que 62 % des étudiants et 76 % des bibliothécaires universitaires estiment que les rajustements apportés par les universités pour mettre en ligne les cours ont eu un effet néfaste sur la qualité de l’enseignement.

La sécurité financière, les exigences en matière de soins et l’équilibre entre la vie professionnelle et la vie privée sont des points de stress importants pour les deux groupes. Un tiers des étudiants et deux tiers des bibliothécaires universitaires ont révélé avoir des responsabilités en matière de soins qu’ils ont du mal à équilibrer lorsqu’ils travaillent ou étudient.

Interrogés sur les conséquences de la pandémie, une majorité d’étudiants ont déclaré s’inquiéter de la qualité de leur éducation et de leurs résultats scolaires, de leur sécurité financière en raison des frais de scolarité élevés et des possibilités réduites de gagner un revenu, de leur santé mentale et de leur capacité à gérer leurs responsabilités non universitaires, notamment la prestation de soins, pendant leurs études.

« Depuis le début de la pandémie, les étudiants s’inquiètent de la qualité et du caractère abordable de leur éducation, a déclaré Kayla Weiler, représentante de l’Ontario à la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants. Ces résultats indiquent en outre que les universités et le gouvernement de l’Ontario doivent prendre des mesures pour améliorer les conditions d’apprentissage et de travail. »

Les propriétaires et les bibliothécaires universitaires, qui ont travaillé plus dur que jamais au cours des huit derniers mois pour offrir la meilleure éducation possible en ligne, estiment qu’ils ne répondent pas encore à leurs propres attentes. Étant donné que de nombreuses universités prennent des décisions unilatérales sur la prestation des cours, une majorité de professeurs et de bibliothécaires universitaires ont déclaré qu’ils s’inquiétaient de leur capacité à enseigner et à soutenir les étudiants, de leur perfectionnement professionnel, de leur santé mentale et de leur capacité à gérer des responsabilités non universitaires, notamment la prestation de soins, pendant qu’ils travaillent.

La sécurité financière, la santé mentale et les défis associés à l’équilibre entre la vie professionnelle et les responsabilités liées à la prestation de soins sont beaucoup plus inquiétants pour les professeurs contractuels. La plupart d’entre eux travaillent de contrat en contrat avec peu de sécurité d’emploi, tout en recevant un salaire bien inférieur à celui de leurs collègues dans des postes bénéficiant de la sécurité d’emploi.

« Depuis le début de cette pandémie, nous avons entendu des histoires déchirantes de la part de professeurs contractuels de toutes les régions de l’Ontario, a déclaré Kimberly Ellis-Hale, professeure contractuelle à l’université Wilfrid Laurier. En tant qu’instructeurs dévoués, nous nous engageons à offrir à nos étudiants des expériences éducatives exceptionnelles, mais la réalité est que, puisque nous sommes des professeurs contractuels, nous ne sommes pas payés pour l’énorme travail requis pour mettre ces cours en ligne et pour les donner à distance, voire pour fournir le soutien supplémentaire dont nos étudiants ont besoin et qu’ils méritent. Tout ce travail additionnel et ces heures supplémentaires ont des conséquences néfastes. »

Les résultats du sondage montrent aussi très clairement que, même une fois la pandémie terminée, l’éducation en ligne ne connaîtra pas l’adoption enthousiaste que beaucoup ont prétendue. Dans l’ensemble, ni les étudiants ni les professeurs ne considèrent l’apprentissage en ligne comme une approche souhaitable de l’enseignement universitaire.

Il est manifeste que la plupart des étudiants, des professeurs et des bibliothécaires universitaires ne retourneront pas sur le campus de sitôt. Toutefois, il existe encore des mesures importantes que les universités de l’Ontario peuvent prendre pour pallier ces préoccupations. La réduction du nombre d’étudiants par groupe par l’embauche de professeurs supplémentaires, dans des postes avec sécurité d’emploi, permettra aux étudiants de bénéficier d’un soutien plus personnalisé et d’une meilleure expérience éducative. La réduction des frais de scolarité aidera les étudiants qui ont du mal à joindre les deux bouts, maintenant et après la pandémie. Enfin, l’investissement dans de meilleures ressources pour les étudiants, les professeurs et les bibliothécaires universitaires, en particulier dans des supports technologiques, améliorera les résultats scolaires et permettra de lutter contre l’épuisement mental et émotionnel que beaucoup ressentent.

Cependant, les universités de l’Ontario auront de la difficulté à apporter ces changements sans soutien additionnel de la part du gouvernement provincial, qui a réduit de manière importante le financement de l’éducation postsecondaire avant la pandémie de COVID 19. Le gouvernement Ford a fait preuve d’un comportement négligent en ignorant constamment les personnes qui travaillent aux premiers rangs du système d’éducation publique de l’Ontario. Il n’est pas trop tard pour changer de cap.

« Tout au long de la pandémie, le gouvernement Ford est resté sur la touche et a regardé les étudiants, les professeurs et les bibliothécaires universitaires se débattre, a déclaré Sapra. Même au milieu de la pandémie, les principales préoccupations des étudiants et des professeurs sont les frais de scolarité et le financement. Il est temps pour le gouvernement provincial d’intervenir, de donner l’exemple et d’investir dans les universités sous-financées de l’Ontario afin qu’elles puissent améliorer l’expérience éducative et aider les étudiants et les professeurs à réussir. »

L’annulation des compressions en matière d’éducation en investissant dans des groupes moins nombreux en classe et dans de bons emplois, et en diminuant les frais de scolarité, aidera non seulement les universités de l’Ontario pendant la pandémie, mais jettera les bases qui permettront aux étudiants, aux professeurs et aux bibliothécaires universitaires de revenir à l’expérience éducative en personne qu’ils jugent la plus efficace.

Fondée en 1964, l’OCUFA représente 17 000 professeurs et bibliothécaires universitaires de 30 associations des professeurs en Ontario.